Royale Savoie

Je viens de lire le très bon livre de Laurent Gruaz : Et si la Savoie redevenait indépendante ? Projet pour un Etat souverain catholique et royal, aux éditions La Grua 2010, Chindrieux.

Lecture que je recommande vivement, même si l’on n’est pas royaliste.

Et pourquoi pas une Savoie souveraine royale et catholique, à voir ce que sont devenues nos “démocraties occidentales” ? La France, gouvernée par un président qui ne représente pas le ¼ des Français, dont les seuls droits qui leur sont octroyés pour se faire entendre sont les droits de grève et de manifester de manière de plus en plus violente ; la Suisse, qui ne respecte pas la volonté de son peuple exprimée par votation concernant l’initiative “halte à l’immigration de masse” … ; Genève, qui fait voter les personnes incapables de discernement … Et aussi les ingérences entachées de sang sous de faux prétextes humanitaires en vue de déstabiliser les pays non alignés : les printemps arabes, la Lybie, l’Irak et tout le Moyen-Orient ; et encore les embargos et sanctions qui ne font que renforcer les pays touchés : la Russie ou l’Iran, ou qui occasionnent des centaines de milliers de morts par manque de nourriture, de médicaments, etc. : l’Argentine, l’Irak, la Syrie ; ou même les deux à la fois, ingérences et sanctions : la Syrie ; sans oublier les “bombardements humanitaires” la Serbie (République yougoslave) ; de même que les soutiens et la création de groupes terroristes qui « font du bon boulot » selon Laurent Fabius, socialiste et président du Conseil constitutionnel du pays des droits de l’homme ; etc. Et dire que ces manières de faire “démocratiques”, régies par la loi du plus fort et par un néocolonialisme avide, ont été sanctionnées par… l’octroi du prix Nobel de la paix : Barack Obama en 2009, ou l’Union européenne en 2012 !

Non ! Nos démocraties, faussement humanistes dans le semblant respect des populations, en réalité manipulées par les lobbys économiques, ne sont plus à être enviées, alors oui, pourquoi pas un retour à une royauté héréditaire – ou élective – et éclairée pour la Savoie souveraine ?

Quoi qu’il en soit, une telle royauté ne pourra être que profitable à la Savoie et à ses habitants, en comparaison au système républicain à la française qui la soumet encore : dispendieux, laïc envers les chrétiens mais favorisant la construction de mosquées, hyper centralisé et peu démocratique. Il n’y a qu’à voir comment la France interdit à la Savoie de fonctionner normalement par l’obligation parisienne de la fermeture des stations de ski savoyardes ! Il est vrai que si les frontières françaises ont été étanches au nuage radioactif de Tchernobyl, elles le sont certainement aussi au virus particulièrement face à la Suisse, qui a le pragmatisme de garder ouvertes ses stations ! Et il est vrai aussi que l’on a certainement beaucoup plus de chance d’attraper ce virus emmitouflé à l’air libre sur un télésiège, que dans les bas-fonds du métro parisien surchauffé et bondé !

Dans ce livre on y apprend pas mal de choses, notamment concernant la problématique du traité de Paris de 1947.

On y apprend, par exemple, comment les élus parlementaires savoyards défendent leur pays, la Savoie, et ses habitants. Suite aux questions du député de la Loire Yves Nicolin posées à l’Assemblée nationale concernant la légalité de la présence française en Savoie à la lumière de ce traité de 1947, et suite aux réponses françaises guères satisfaisantes et peu précises, Yves Nicolin voulut s’adresser directement au ministre. Bien mal lui en prit : ses collègues savoyards lui “sont tombé dessus”, l’un deux

lui a “remonté les bretelles” en lui demandant « de quoi il se mêlait » et lui a conseillé « de s’occuper de ses affaires car en Savoie, on ne venait pas s’occuper des affaires de la Loire… » ! Et si les parlementaires savoyards s’occupaient effectivement de la Savoie et du bien-être de ses habitants, plutôt que de leurs propres carrières politiques parisiennes ? La Savoie n’aurait certainement et effectivement pas besoin d’un député de la Loire pour défendre ses intérêts ! La faute en incombe aux Savoyards qui votent pour ces gens-là, incapables de les défendre, et en tout cas pas au député Yves Nicolin, qui ne mérite nullement pareille remise en place, si malvenue de la part de députés savoyards !

On y apprend également, par la voix de Bruno Berthier aujourd’hui doyen de la faculté de droit de l’université de la Savoie, que la notification « a bel et bien été faite à l’Italie malgré une erreur manifestement typographique ou d’étourderie du rédacteur ». Le professeur Berthier nous confirme donc que le traité de 1860 n’a jamais été notifié à l’Italie, seul celui de 1760 l’a été. Toutes les arguties concernant le non-respect du délai d’inscription, et la non inscription à l’ONU concernant le traité de 1860 jamais notifié, deviennent donc complètement inutiles ! Tony Blair avait fait ses excuses pour avoir démoli l’Irak sur des informations non vérifiées qui se sont révélées fausses, donc sur une erreur d’appréciation provenant certainement d’une quelconque étourderie. Si un pays souverain a pu être démoli par étourderie pourquoi la Savoie ne pourrait-elle pas être sauvée et redevenir souveraine par étourderie ? Je n’ai pas le souvenir d’avoir entendu Bruno Berthier monter au créneau pour fait d’étourderie au sujet de l’invasion de l’Irak ! Sans compter le nombre de malfrats libérés par vices de forme, étourderies et erreurs typographiques, alors pourquoi la Savoie ne pourrait-elle pas être libérée également par vice de forme ? La “simple erreur matérielle” qu’est le “non-respect du caractère écrit de la notification” ne rentrerait-elle pas dans ce vice de forme ? Ainsi le professeur Berthier nous confirme, une fois encore, la forme non écrite et donc non formelle de cette notification, avec, bien sûr d’autres conclusions, celles vue de France, que celles qui découlent des exigences du traité de 1947.

On y apprend, toujours par la voix de Bruno Berthier, que « Dès lors qu’un traité antérieur à la création de l’ONU (1945) n’est pas enregistré […] il ne cesse pas pour autant de produire tous ses effets entre ses signataires ». Oui, mais ici on ne parle pas du traité de 1860, mais bien de celui de 1947 (de 2 ans postérieur à la création de l’ONU), qui, lui, donne les conditions précises pour la réactivation de traités antérieurs, et l’une de ces conditions précises est justement l’enregistrement de ces traités antérieurs auprès de l’ONU, cette condition ne provient pas du traité de 1860 mais bien de celui de 1947. Le non-enregistrement du traité de 1860 n’aurait effectivement aucune importance si le traité de 1947 n’existait pas.

On y apprend encore, par la voix d’un autre chercheur, de l’université de Nice, que « même si le traité de Turin était abrogé, il continuerait de produire des effets juridiques sous forme de pratique coutumière ». Or la France est l’un des seuls pays qui ne reconnaisse plus le droit coutumier, et ce depuis la révolution française : « La loi du 30 Ventôse An XII institue un Code civil et prévoit expressément que les coutumes générales ou locales, les statuts, les règlements, cessent d’avoir force de loi générale ou particulière dans les matières qui sont l’objet des dites lois composant le présent code ».

Il est fort curieux qu’un juriste français se base sur le droit coutumier, alors même que ce droit n’est plus reconnu au sein de la France, son pays, à cause de la révolution, pour justifier la validité du traité d’annexion de la Savoie à cette même France !

Il est surtout fort curieux que ce soient des juristes de la Savoie ou de Nice, ainsi que des élus savoyards et nissarts, qui défendent becs et ongles la validité de ce traité, qui soumet leurs pays au système français déliquescent au détriment de leurs habitants !

Je pense que la Savoie doit être le seul pays au monde qui n’est défendu ni par ses élus, ni par ses juristes, ni même par la grande majorité de ses habitants !

« Pauvre Savoie, Sire ! Comme cet ancien héritage est traité ! Au moins si elle n’était pas divisée, en pleurant son ancien maître elle aurait la consolation de conserver son intégrité ; mais cette division de l’indivisible est insupportable », comme le disait avec justesse Joseph de Maistre au roi de Savoie Victor-Emmanuel Ier, depuis Saint-Pétersbourg, en 1814.