Il est parfois vivifiant de revenir aux fondamentaux, à une époque où il est de bon ton notamment par une partie de ceux qui composent l’intelligentsia (1) d’afficher sa déconsidération sinon son mépris pour le «avant» ; entendu au sens où une fraction non négligeable de la jeune génération – pas toute – au lieu de se rebeller comme toutes les générations précédentes contre le monde établi à leurs 16 ans ( elles paraissent si loin ces revendications pour le port des cheveux longs, les chaises cassées à Olympia, le combat pour le droit à l’avortement ou la majorité à 18 ans…) a choisi une solution plus radicale : «avant eux il n’y avait rien».
Pour ceux-çi, l’histoire ne serait composé que de 2 périodes «le pré-paléolithique, puis l’ère millénialle» ; schématiquement de moins l’infini à environ 1990, puis d’environ 1990 à la fin de l’univers.
Il est vrai que toute une génération de savoisiens – comme d’humains en général – a découvert pendant le cours de sa vie la saveur d’une orange de noël avant le 100% pur jus, l’avocat et le kiwi, la télé-réalité , les paddles , les véhicules hybrides, les rollers, le wifi, le téléphone portable, être locavore, le recyclage, et les gaffas.
Eux ont tout créé, ou tout au moins le croient fermement.
Ce que l’on appelait patins à roulettes, planche à voile, l’invention de la voiture , la cabine téléphonique du camping ou la ligne fixe du voisin, les fruits et légumes du marché local ou les patates du paysan du coin, l’absence de gaspillage ( éteins la lumière en sortant, ferme le robinet, le pain perdu avec le pain sec, les épluchures de raves séchées en omelette, le voyage de noces à Nice au lieu de Maurice…) la réparation du vélo du gamin par le père ( attention aux ayatollahs féministes, je n’ai pas écris que c’est un mâle, ni d’ailleurs blanc, ni chrétien, ni quadragénaire) et les vêtements de la fille donnée à la cousine pour son dernier né (attention je n’ai pas non plus écris que la fille était du sexe féminin).
Donnons leur quand même acte que c’est en effet leur génération, par son besoin effréné de consommation, de relations sociales artificielles et de s’affranchir d’un passé décrit comme morbide, pollueur et belliqueux , qui a permis l’émergence de ces gaffas dont l’avenir nous dira si ces conglomérats redoutables seront ou non globalement un bienfait pour l’humanité ou les liens qui l’asserviront.
Mais pourtant il ne faut aucunement leur en vouloir , car nous savons par expérience que leurs propres enfants, élevés dans la néo-religion qu’ils auront créée et développée, liquideront (2) encore plus énergétiquement les convictions de leurs parents.
Mais en quoi la Savoie est-elle concernée me direz-vous ?
(suite en seconde partie à paraitre- TTD)
(1) j’aimerai tant les entendre ces intellectuels, souvent d’obédience médiatique parisienne, comment ils qualifient le mode de production de nos artisans, agricultrices, opérateurs de machines outils comme aussi le travail d’une chirurgien, d’un maçon, d’un charpentier, d’un garagiste et tant encore , tous ces autres intellectuels qui ont pour eux la supériorité de travailler avec leur cerveau ET aussi de leur mains ; heureusement notre Savoie n’en manque pas !
(2) terme cher au communisme stalinien pour éviter d’utiliser le terme éliminer, qu’il s’applique à une opinion ou à un individu (cf pour l’exemple Etre communiste en URSS sous Staline , n.Werth, Folio histoire)
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